Il n’y avait pas eu de nouvelles femmes certifiées pénalistes au barreau de Rennes (Ille-et-Vilaine) depuis près de trente ans. Les avocates Gwendoline Tenier et Camille Ernstberger viennent d’obtenir la prestigieuse distinction. S’imposant avec intuition et conviction dans un milieu encore très masculin.

Enfant déjà, Gwendoline Tenier rêvait de devenir avocate. « Je défendais les gens tout le temps, quitte à me mettre en difficulté avec les profs. J’étais une combattante des injustices. » Camille Ernstberger, adolescente, croyait elle aussi « en la défense des intérêts de chacun, peu importe ce qu’il a pu faire ».
Devenues avocates en 2010 et 2012, elles se sont passionnées pour la défense des mis en cause, « défendre l’indéfendable, c’est une vraie richesse intellectuelle, c’est faire bouger les lignes, explique Gwendoline Tenier. L’avocat est là quand il n’y a plus personne ».
Un exercice parfois périlleux mais un art incontestable. « Il faut à la fois faire cohabiter l’utilisation des mots et l’utilisation du rythme. Selon comment on plaide, la manière dont on utilise les termes, on rythme notre propos. On le fait vivre, on utilise les silences et les accélérations », décrit avec passion Gwendoline Tenier.
Certaines de leur force : « Les femmes sont meilleures que les hommes, plus rigoureuses, plus investies », assure Gwendoline Tenier.